Bonne année mon cul

Mois de janvier de merde.

Je ne vais pas revenir sur Charlie. Tout a été dit. Tout reste à faire.

TOUT RESTE A FAIRE.

A chacun d’entre nous de faire son possible pour que ce qui lui déplaise change. Comme a dit le Dalaï Lama ( qui n’est pas la moitié d’un con admettez-le) : «Si vous avez l’impression d’être trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel des deux empêche l’autre de dormir ».

Désolée pour l’aparté, je recommence : Mois de janvier de merde. José Artur est mort. Tu parles d’une bonne année. Bon courage aux onze mois restants pour rattraper le premier.

José Artur est mort.

Elevée à Europe 1 ( et depuis ; malheureusement accro à Julie, ce qui fait que j’ai perdu 1/4 de ma vie à écouter des pubs), réfractaire à RMC ( n’aimant ni le foot, ni le populisme), à France Info ( n’ayant pas encore atteint mon Alzheimer et n’ayant donc pas besoin que l’on me répète tous les quarts d’heure la même info) et ayant la prétention de ne pas faire partie de la masse, donc n’écoutant pas la « première radio de France », ReuTeuLeu), il me restait, pour m’émanciper, France Inter. Comme la vie est bien faite, cette radio était celle plébiscitée par mes confrères-intellos-auto-proclamés et par moi-même, fille-des beaux-quartiers-contrariée.

José Artur est mort. Il en va, comme dans la vie d’un brave homme, que chaque évolution apporte son lot de déceptions. Plus de Pascale Clarke au réveil, plus de Bernard Lenoir au coucher, plus de Pop Club en 2005. Ce moment tragique où tu sors la phrase de mémé «  c’était mieux avant ».

Et tu n’as que 38 ans.

Bon, foin de déprime ; j’ai lu les mémoires de Artur dont le titre me va comme un gant « Parlons de moi, y’a que ça qui m’intéresse ».

Remarquable à plus d’un titre. De un, qu’il est bon de lire du bon français (ce qui ne t’arrive pas souvent en lisant mes notes, je te le concède), qu’il est bon disais-je que, pour narrer un fait banal, José Artur écrive ces mots :

« Venant de faire boire du laudanum à son petit malade, que l’on devait conduire, à travers colonnes motorisées et chemins secondaires, jusqu’à l’hôpital et tout cela de nuit, il me dit une phrase de Voltaire que je crus de lui : «  Un médecin est quelqu’un qui verse des drogues qu’il connaît peu dans un corps qu’il connaît encore moins », et il avait ajouté, caressant la tête du petit pâtre groggy : «  Mais toi, je te connais bien… et puis c’est la guerre. »

Du Cyrano.

Que de deux, l’homme a non seulement de l’esprit et une langue mais aussi une vie bien remplie ; de celle qui fait passer la poutre que tu penses avoir dans l’œil pour une écharde dans ton doigt… c’était mieux avant. Là est ma poutre, vivement que je trouve mon écharde.

José Artur, éditions « J’ai Lu ». Parution : j’avais 13 ans.

A Boire à la lecture : la boisson de l’auteur : de la vodka, celle-là même qui la fit le licencier par les autorités de l’époque.

A écouter à la lecture : du Barbara ou du Brel, lui qui fut l’un des premiers à les diffuser.

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