Françoise Tresvaux. Une Grande Dame

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Source photo : Dom Moreau, que son auteur me pardonne cette utilisation sans accord préalable

Je ne me sens pas vraiment légitime pour faire cet article. Après tout, je ne la connaissais pas « en vrai ».

Dans ce joyeux foutoir qu’est Facebook il y avait une dame que j’ai suivi (car on « suit » ses « amis » sur ce réseau) pendant pas mal d’années. Une dame d’une grande élégance, qui détonnait par la vivacité de ses posts, par ses clins d’œil, par sa gaieté. Cette dame s’appelait Françoise Tresvaux.

Je ne la connaissais pas et pourtant…

Cette belle dame a tiré sa révérence hier. Je ne suis pas là pour faire de cet article un quelconque hommage larmoyant parce que de 1- Je radote, mais je ne n’ai pas la légitimité de le faire et de 2- le larmoyant l’aurait profondément emmerdée je pense.

J’ai simplement envie de vous parler d’elle, même sans l’avoir connue vraiment.

Françoise Tresvaux, c’était cette personne qui offrait des instantanés de vie à ce monde virtuel, qui annonçait le printemps avec une photo des fleurs de son jardin, qui partageait sa joie de vivre avec l’image d’un sourire d’un de ses petits-enfants, qui parlait de son mari comme de « son amoureux depuis 53 ans », qui était devenue la grande prêtresse de l’apéro, dont elle sonnait l’heure tous les soirs à 18 heures tapantes et cet Angélus païen était devenu sa signature.

Un coup d’oeil sur son profil était le meilleur traitement contre le spleen ambiant, contre les chiants, les râleurs, les verbeux, les jamais contents.

Françoise Tresvaux, c’est l’élégance incarnée, celle du dedans et du dehors, une reine qui faisait rire même de l’hôpital, qui s’amusait à fumer en douce sous le nez de ses médecins, qui envoyait paître les bien-pensants. Grande lectrice, elle a transformé son village du sud en temple de la lecture et, chose rare dans le milieu des gens de lettres (écrivains, libraires et assimilés), ne l’a pas enveloppé de snobisme intellectuel. Je suis libraire, souvent entourée de pédants ; je me permets ce jugement.

Voilà le peu de choses que je sais de Madame Tresvaux. J’ai pourtant l’impression d’avoir perdu une amie.

Chère Françoise, j’aurais aimé fumer une dernière cigarette en écrivant cet article, une petite clope à partager avec vous, mais ce n’est plus possible car ma dernière vous a devancé.

Tout à l’heure, à 18 heures, j’ai eu une pensée pour l’apéro du Bar de Là-Haut qui, selon votre souhait, a été pris avec Pierre Autain-Grenier . Alors ce soir, j’ai ouvert un Haut-Marbuzet 2005, ma meilleure bouteille, pour en boire un verre avec vous et, en tant qu’ancienne Croix-Roussienne, avec Pierre. Promis, quand cette grande conne de faucheuse viendra me récupérer, je recommence à fumer, pile sous le nez de Saint-Pierre, avec une bouteille sous le bras, pour être sûre d’être orientée dans le bon groupe.

Il est un peu en vrac ce texte, alors je vais juste vous dire merci. Un grand merci. De me servir de modèle de joie de vivre. On ne s’est jamais croisées mais vous m’avez donné, sans le savoir, une très belle leçon, celle de profiter de chaque instants; cette recette du bonheur.

P.S : A vos prochains apéros, invitez Annie François. Elle aimait la vie, ses plaisirs, même les nocifs et était l’auteure de « Clopin-Clopant » et de « Bouquiner ». Voilà, je vous ai trouvé une jumelle au Paradis.

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