Les Diaboliques. Jules Barbey d’Aurevilly

les diaboliques. Couv

Six nouvelles parues au XIXème siècle, des nouvelles à chutes. Une sorte de boite de Pandore de l’âme humaine incarnée par les personnages féminins de Barbey d’Aurevilly. Et quelles femmes ! Manipulatrices, diablesses qui mènent les hommes par le bout du nez, ici c’est la gent masculine qui est le sexe faible.
Barbey nous parle d’un monde assez noir, qui a un pied dans la troisième République avec encore des reliquats de l’Ancien Régime. Malgré la distance historique, les bassesses humaines décrites sont intemporelles.
Les thématiques sont colorées par les peurs du moment, la politique était fluctuante, la religion et la crainte du diable encore très présentes. Ce qui est surtout frappant c’est que l’on a la description de la vie et des agissements de ces femmes mais jamais leur ressenti. Le lecteur ne peut donc qu’être que spectateur, son jugement est orienté.
Les intrigues sont intéressantes mais le style m’a profondément ennuyé…les longues descriptions sont propres au procédé narratif de l’époque mais celles de l’auteur m’ont perdu plusieurs fois.
Je remercie en tout cas Laure et son challenge de m’avoir permis de le lire, une lacune de moins dans ma culture générale !

Editeur : Gallimard
Collection : Folio Classique
EAN : 9782070302758

Citations :

  • Les hommes sont tous les mêmes. L’étrangeté leur déplaît, d’homme à homme, et les blesse ; mais si l’étrangeté porte des jupes, ils en raffolent.
  • Il était effrayé de ce sublime horrible, car l’intensité dans les sentiments, poussée à ce point, est sublime. Seulement, c’est le sublime de l’enfer.
  • C’était une de ces femmes de vieille race, épuisée, élégante, distinguée, hautaine, et qui, du fond de leur pâleur et de leur maigreur, semblent dire : « Je suis vaincue du temps, comme ma race; je me meurs, mais je vous méprise ! ».

lcLaure

11 réflexions au sujet de « Les Diaboliques. Jules Barbey d’Aurevilly »

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  2. C’est vrai qu’on n’a pas leur ressenti avec le genre de narration choisi. Je me suis aussi parfois ennuyée avec tous ces bavardages même si j’ai trouvé son écriture vraiment intéressante et bonne.
    Ravie d’avoir partagé cette lecture avec toi et merci 🙂
    Bonne soirée !

  3. Si « Les Diaboliques » vous a intéressé, il faut lire  » Une vieille maîtresse », le véritable cef-d’oeuvre de Barbey d’Aurevilly dont on parle si peu ! Certes, l’on retrouve le même style, désuet, travaillé, mais la structure en est autrement plus simple (il s’agit d’un roman) et les descriptions, de ce fait, davantage justifiées, et moins importantes. Bonne lecture !

  4. j’ai aussi participé à cette lecture commune et j’ai aimé le livre pour l’avoir déjà lu et en me mettant dans la situation du 19e siècle et tu as raison de dire que les protagonistes n’ont pas l’occasion de dire leur ressenti dans ces sordides témoignages

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